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UPA-BUA Union Professionnelle d'Architectes
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Comment décarboner le chauffage des bâtiments?

Publié le

L’Union européenne a fait de la lutte contre les changements climatiques une de ses priorités. Elle s’est, entre autres, fixé comme objectif d'accroître l'efficacité énergétique d'au moins 32,5 % d'ici à 2030. Parmi un vaste ensemble législatif, l’article 14 de la Directive 2018/2002 demande aux États-Membres (et à chaque région dans le cas de la Belgique) de déterminer son potentiel de cogénération à haut rendement et de réseaux efficaces de chaleur et de froid. A la demande de Bruxelles Environnement, nous avons réalisé, en 2020, cette analyse pour la situation spécifique de la Région bruxelloise.

Dans un premier temps, nous avons analysé et cartographié les besoins actuels de chaleur mais aussi de froid et nous les avons estimés à l’horizon 2050. Nous avons calculé le potentiel de cogénération et nous avons documenté un vaste ensemble de solutions techniques envisageables. Nous avons ensuite comparé celles-ci en utilisant le concept de LCOH (Levelyzed Cost Of Heat ou Coût Actualisé de la Chaleur). Finalement, nous avons mis en regard ces résultats avec les coûts de production de la chaleur fournie par un réseau de chaleur dans 4 typologies différentes de quartier comme représenté sur le schéma ci-dessous. 

 

En définitive, quelle sera la solution économiquement la plus avantageuse pour couvrir les besoins de chaleur des bâtiments ? À la réflexion, cela apparaît comme une évidence mais notre analyse montre clairement, chiffres à l’appui, que la rentabilité des réseaux de chaleur sera bien meilleure dans un quartier dense et énergivore. Dans cette configuration, le coût de la chaleur de la solution collective rivalisera avec les options individuelles (chaudières classiques, pompes à chaleur). En revanche, plus la performance énergétique des bâtiments sera élevée et plus ils seront dispersés, plus le réseau de chaleur aura du mal à être compétitif face aux moyens de production individuels.

 

Est-ce à dire que les réseaux de chaleur n’ont pas leur place pour alimenter un habitat efficace ou trop dispersé ? Ce serait aller un peu vite en besogne. En effet dans la perspective de la neutralité carbone en 2050, le fait d’être raccordé à un réseau de chaleur offre des avantages. Dans un réseau de chaleur, il est, par exemple, beaucoup plus simple de changer de combustible ou de décarboner la fourniture de chaleur que si cette opération doit être faite par chaque consommateur individuellement. Chaque typologie de quartier devrait donc être analysée avec soin pour déterminer précisément les coûts des différentes options et en déduire la meilleure stratégie à adopter en fonction des objectifs que l’on se sera fixés.

 

Si le sujet vous intéresse, vous pouvez télécharger le rapport complet de cette étude sur le site de la Commission européenne.